Utilisation des néonicotinoïdes

Le 19 janvier la cours de justice de l’Union Européenne a décidé de ne pas renouveler la dérogation qui permet aux betteraviers l’utilisation de pesticides à base de néonicotinoïdes.

En 2020, à la suite de l’interdiction de l’utilisation de ces néonicotinoïdes sur les betteraves (loi biodiversité de 2016), une perte de production record avait été enregistrée dans toute la filière betteravière. Une invasion de pucerons a pu à elle seule, en l’absence de ce type de pesticide, engendrer 80% de pertes sur une exploitation. Une dérogation avait alors été accordée à cette filière afin d’épargner nos producteurs et nos sucreries. La France est le second producteur au monde de sucre de betterave avec 400 000 hectares cultivés en 2021 et le premier producteur européen. Cette filière est un maillon indispensable de notre souveraineté alimentaire, comme industrielle (sucre, alcool, éthanol, pulpe etc...).

En 2023, soit 3 ans plus tard, aucune alternative aux néonicotinoïdes n’a été découverte pour apporter une solution qui ne soit pas nocive pour les abeilles. En effet la mise au point d’un pesticide plus sélectif exige un effort de recherche et de développement estimé au minimum à 5 ans. « Les espoirs reposent sur la génétique » relate Christian Durlin, membre de la FNSEA et vice-président de la chambre d'agriculture des Hauts de France. Nos scientifiques ont besoin de 2 années supplémentaires pour trouver des solutions. Par ailleurs, la betterave n’est pas butinée par les abeilles puisque cette plante est arrachée avant sa floraison. De plus la loi biodiversité stipule une interdiction de semer des plantes attractives de pollinisation à proximité des champs de betteraves. Donc cette directive de la commission européenne vise à interdire aux betteraviers un pesticide qui leur est indispensable car ses composantes chimiques sont susceptibles d’être toxiques pour des abeilles qui ne butinent ni de près, ni de loin, les plantations concernées !

Aujourd’hui la décision prise par la Cour de justice de l’Union Européenne, et acceptée par le gouvernement de Monsieur Macron, est une catastrophe pour nos producteurs de betteraves, 2 820 dans la Somme, et les 3 300 emplois directs, indirects et induits (hors cultivateurs) rien que dans la Somme ! Ce gouvernement est complice de l’Europe, il lui concède, lui transfert toujours plus notre souveraineté. Quelle marge de manœuvre nous reste-t-il pour protéger notre indépendance, notre industrie et nos emplois ?! Que va-t-il rester de la France aux générations futures ? Avec ce nouvel exemple de l’ingérence européenne dans nos politiques régaliennes, l’Europe bafoue le principe même de subsidiarité et de proportionnalité établi à l’article 5 de sa constitution. En effet, en s’attribuant toutes compétences normatives, en décidant du destin des nations, la subsidiarité des états membres n’est plus que le reliquat de leur auto-détermination. Au lieu de nous rassembler, de nous grandir, l’Europe nous phagocyte, nous diminue, et détruit notre nation.

Le gouvernement d’Emmanuel Macron et plus précisément le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau doivent impérativement prendre la mesure de leur responsabilité devant le peuple et ses représentants ; en actant de la suppression de la dérogation d’usage de néonicotinoïdes aux betteraviers, ils manifestent leur allégeance à la commission européenne. Le peuple aujourd’hui les regarde, et juge de la nature exacte de leur patriotisme, à savoir un boniment de posture où prévaut l’esprit de recul, de compromis, de reddition. A l’heure où l’inflation explose, où les prix de l’énergie sont devenus une aberration historique, où les syndicats professionnels battent le pavé, la macronie liquide les actifs de la république, bien décidée à solder le sort des Français en les jetant dans la récession et dans la dépendance. A croire que l’organisation de la pénurie est à l’œuvre...