Thomas MÉNAGÉ a pris connaissance de l’annonce, par le groupe Sanofi, de la cession prochaine de l’unité de production d’Amilly.
Cela intervient moins d’un an après la cession des activités de distribution du site amillois, qui avait déjà provoqué des inquiétudes légitimes chez les salariés.
Alors que le Gouvernement se targue d’agir pour la souveraineté industrielle et pharmaceutique, le projet de cession de cet outil de production à un façonnier, qui est en réalité une holding luxembourgeoise, fait naître de nouvelles inquiétudes tout aussi fondées.
À ce jour, la synthèse du principe actif de certains médicaments dont l'Aspégic et le Kardégic est en effet réalisée sur place grâce à un équipement unique en Europe. Pour rappel, près de 27 millions de boîtes de Kardégic ont été vendues en France en 2023, ce qui en fait le 4e médicament le plus vendu à l’échelle nationale. Ce médicament est vital pour des millions de Français qui ne peuvent s’en passer en raison de problèmes cardio-vasculaires.
Certains produits dont l’Aspégic sont par ailleurs commercialisés par Opella, qui détient également le Doliprane et qui devrait bientôt être cédée au fonds d’investissement américain CD&R. Le Gouvernement avait annoncé, lorsque ce projet de cession a été rendu public, avoir obtenu des garanties de maintien de la production et de l’emploi en France dans le cadre d’un accord tripartite entre l’État, Sanofi et CD&R. Force est de constater que ces engagements sont, de fait, remis en cause par ce projet de cession et rien ne permet d’affirmer qu’ils seront respectés par les nouveaux opérateurs.
Il appartient donc désormais au Gouvernement de s’assurer de la continuité de la production à Amilly et de la défense d’un outil industriel unique qui contribue à la souveraineté de notre pays. C’est bien cette souveraineté qu’il faut aujourd’hui protéger.
Le Rassemblement national s’est toujours inscrit dans une volonté de renforcement et de préservation de nos capacités de production pharmaceutique. C’était par ailleurs un des axes de la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2022 après l’épidémie de covid-19, qui avait révélé les failles de notre industrie de santé.
Il faut également veiller à la préservation des conditions de travail des salariés, qui peuvent se trouver lésés par le changement d’employeur qui sera opéré et qui doivent être protégés.
Thomas MÉNAGÉ a adressé ce jour un courrier à Marc FERRACCI, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, afin de lui faire part de l’ensemble de ces points et de lui demander une rencontre dans les plus brefs délais pour évoquer l’avenir du site d’Amilly et les engagements que doit prendre l’État pour protéger les salariés de cette usine et pérenniser la production. Ce courrier fait suite à une première missive adressée dès le 5 février 2025, après des échanges avec les salariés, qui sollicitait déjà de la part du ministre des éclaircissements sur les rumeurs de cession de ce site avant qu’elle ne soit rendue publique et qui est restée sans réponse à ce jour.