Octobre rose

Laure Lavalette - Octobre rose est l’occasion de rappeler l’importance du dépistage du cancer du sein - Journal Du Dimanche

En ce mois d’octobre, notre société se teinte de rose. Un rose qui ne symbolise pas seulement la féminité, mais surtout la lutte, l’espoir et la solidarité. Octobre rose est bien plus qu’une campagne de sensibilisation ; c’est un appel à la mobilisation de tous pour soutenir la cause du cancer du sein, une maladie qui bouleverse chaque année la vie de plus de 60 000 femmes en France. 

Le cancer du sein n’épargne personne. Il traverse les générations, touche toutes les classes sociales, et ne fait pas de distinction entre les régions ou les villes. Derrière chaque diagnostic, il y a une femme, une mère, une fille, une sœur, une amie. Il y a des vies suspendues, des familles qui tremblent, des corps et des esprits qui luttent pour rester debout. Il y a surtout un besoin immense de soutien, d’accompagnement, et de reconnaissance pour ces femmes qui, bien souvent, se retrouvent seules dans cette épreuve.

Octobre rose, c’est l’occasion de rappeler à toutes l’importance du dépistage. Nous savons que détecter un cancer du sein à un stade précoce augmente considérablement les chances de guérison.

Pourtant, encore trop de femmes ne prennent pas le temps de se faire dépister, par manque d’informations, de moyens, ou par peur. Ce mois doit être un moment de prise de conscience collective : il n’y a rien de plus précieux que la vie, et un geste simple comme une mammographie peut la sauver. Il est de notre devoir, en tant qu’élus, de garantir que le dépistage soit accessible à toutes, peu importe les inégalités sociales, géographiques ou économiques.

Et puis, il y a ce combat silencieux, celui qui vient après la maladie. La reconstruction, qu’elle soit physique ou psychologique, est une étape souvent oubliée. Les femmes qui ont vaincu le cancer du sein ont encore trop souvent à se battre pour surmonter les stigmates laissés par les traitements, pour accepter un corps transformé.

C’est pourquoi, je redépose ce jour une proposition de résolution invitant le Gouvernement à reconnaître et à permettre la prise en charge intégrale par l’Assurance maladie du tatouage thérapeutique 3D suite à un cancer du sein.

La mastectomie, qui implique l'ablation partielle ou totale d'un ou des deux seins, bien qu'essentielle pour sauver des vies, entraîne une transformation corporelle majeure. Après la chirurgie et les traitements, nombreuses sont celles qui se tournent vers la reconstruction mammaire, une étape importante pour se réapproprier leur corps. Mais même après cette reconstruction, un élément crucial manque souvent : le mamelon.

Il ne s’agit pas seulement de camoufler une cicatrice ou de recréer un élément manquant ; il s’agit de redonner aux femmes un sentiment de normalité et d’appartenance à leur propre corps, après une bataille longue et éprouvante. Loin des chambres d’hôpitaux, le salon devient alors un lieu de renaissance, où l’on se reconstruit non pas en tant que patiente, mais en tant que personne qui fait un choix conscient de réappropriation de son corps.

C’est pourquoi, convaincue que la guérison passe par la restauration du sentiment de soi, je demande au Gouvernement de permettre cette prise en charge salvatrice.