Logement : le Gouvernement attise la crise

Alors que le logement est en crise, que les constructions sont bien en deçà des besoins, que les Français ont des difficultés tant pour trouver un logement social que pour accéder à la propriété, le Gouvernement se montre incapable de prendre des mesures volontaristes pour relancer le secteur, bien au contraire. Nous le savions depuis l’annonce des « décisions » issues du CNR. Les annonces des « Assises des Finances publiques » de ce lundi 19 juin le confirment.

L’investissement locatif bat de l’aile et est en chute libre ? Qu’à cela ne tienne : le Gouvernement va supprimer le dispositif Pinel dont la vocation était justement d’inciter les investisseurs par des avantages fiscaux.

L’accession à la propriété des ménages modestes ou aux revenus intermédiaires est de plus en plus difficile, notamment du fait de la hausse des taux ? Hé bien « recentrons » - comprendre « réduisons » - le prêt à taux zéro (PTZ), qui aidait justement ces ménages à acquérir leur résidence principale. Le gouvernement voudrait accélérer la crise qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Certes, le dispositif Pinel n’était pas parfait et son évaluation était déficiente. Mais son effet d’entrainement était cependant réel. Il convenait de l’améliorer et de le décentraliser, pas de le supprimer. Quant au PTZ, l’enjeu était justement de
l’étendre pour relancer l’accession.

Bien sûr, ces dispositifs ont un coût. Mais ils ne représentent qu’une faible partie des 38 milliards consacrés à la politique du logement dans son ensemble. En outre, en les supprimant, l’Etat va aggraver une crise de la construction qui non seulement va le priver de recettes, notamment de TVA, potentiellement bien supérieures, mais en outre va accentuer une crise sociale et de l’emploi. Car moins de logements construits, c’est davantage de difficultés à accéder au logement social. Et aussi des emplois en moins dans le secteur du bâtiment. L’inquiétude est d’ailleurs à son comble chez les professionnels.

Ce sont au contraire des mesures volontaristes qu’il convient de prendre. Pour accompagner les maires « bâtisseurs » et leur redonner envie de signer des permis. Pour favoriser l’accession, notamment sociale, à la propriété, en favorisant les prêts comme les donations. Pour relancer l’investissement locatif, avec des
mesures plus localisées et un statut du bailleur privé. Pour développer le logement intermédiaire, afin notamment de mettre fin à la dégradation du taux de rotation du logement social. Entre autres interventions de bon sens. Un bon sens auquel le Gouvernement tourne une fois de plus malheureusement le dos.