Vendredi 3 mai, les députés membres de la Commission spéciale sur le projet de loi relatif à la fin de vie, Julien Odoul, député de l’Yonne, Thomas Ménagé, député du Loiret et Christophe Bentz, député de la Haute-Marne, ont visité l’unité de soins palliatifs de Sens (Yonne).
Les trois députés ont été reçus par le médecin coordinateur et le cadre de santé de l’USP de Sens avec qui ils ont pu échanger longuement sur les réalités et les spécificités de cet accompagnement humain. Au sein de cette structure de douze lits qui accueille en moyenne 32 à 36 patients par mois, de nombreux points ont été abordés comme le manque criant de formation des médecinsqui entrave l’accès aux soins palliatifs pour un grand nombre de patients, mais aussi le déficit de connaissance et d’application de la loi Claeys-Leonetti de 2016.
Les retours de terrain ont mis en lumière la notion de dignité qui est au cœur de la vocation des unités de soins palliatifs : la prise en compte de la souffrance physique et psychologique ainsi que la prise en charge de la douleur par des traitements adaptés et personnalisés selon chaque patient et chaque pathologie. Ainsi, les soignants s’adaptent sans cesse aux patients à travers de nombreux traitements, notamment non médicamenteux, comme l’hypnose, la musicothérapie ou l’aromathérapie, permettant de soulager au mieux en fonction des besoins de chacun. Le personnel soignant insiste sur la relation particulière entre le médecin et le patient dans un environnement encore préservé des impératifs de rentabilité et de standardisation de la santé.
Concernant l’euthanasie, si de nombreuses demandes sont formulées par les patients de l’USP de Sens, le médecin coordinateur précise, que la plupart du temps, cette volonté tend à disparaître au fil du séjour, des discussions et de l’accompagnement.
Il pointe ainsi la nécessité de faire connaître la législation en vigueur qui permet une sédation profonde et continue jusqu’au décès ou bien la sédation proportionnée pour les patients dont les douleurs sont insoutenables.
Enfin, le professionnel de santé a relevé le risque de dissensions au sein des unités de soins palliatifs en cas de légalisation de l’euthanasie et la grande confusion qui serait introduite par l’association des soins et du suicide assisté dans les mêmes bâtiments.
Ce déplacement sur le terrain médical a été l’occasion de mieux comprendre concrètement le fonctionnement d’une unité de soins palliatifs dont 21 départements français sont encore dépourvus malgré les promesses et les engagements du gouvernement depuis 7 ans.
Au-delà des sensibilités et des opinions intimes sur l’euthanasie et les conséquences de ce projet de loi, les députés du groupe Rassemblement National défendront l’accès aux soins palliatifs pour tous, élément indispensable pour une fin de vie digne.