Diên Biên Phù, dernier hommage à nos soldats

On n’entend plus dans la cuvette, que le cri de victoire des Viets”. Si en 1981, les paroles de Jean Pax Méfret regrettaient déjà douloureusement l’oubli dans lequel tombait le souvenir des soldats français ayant combattu au cours de la bataille de Diên Biên Phu, 2024 apparaît comme l’occasion parfaite de rendre à ces derniers et à tous ceux qui, à leurs côtés, ont joué un rôle crucial dans cet affrontement, un hommage digne de leur bravoure et de leur héroïsme.

Si cette année nous commémorons les 6 juin et 15 août, le 80e anniversaire du Débarquement, cela ne doit pas éclipser une date toute aussi marquante pour notre histoire, que celle du 7 mai 1954.

Il y a 70 ans, se déroulait non seulement le dernier acte de la guerre d’Indochine opposant les troupes armées françaises, piégées dans “la cuvette” aux forces du Viêt Minh, après deux mois de combats acharnés, mais également la dernière guerre de haute intensité que notre pays ait connue.

Alors que les derniers vétérans de ces combats s’éteignent et, à l’heure où l’unité nationale se morcelle, il me paraît ainsi crucial de nous souvenir, chaque fois que nous sommes appelés aux urnes, que sans eux, sans leur sacrifice, cela ne serait sans doute pas possible.

Ce rappel participe également du réarmement moral dont notre jeunesse a besoin pour retrouver le goût de l’engagement au sein de notre institution militaire alors qu’à nouveau, l’Europe connaît la guerre.

En disant cela, je pense notamment à Geneviève de Galard, jeune infirmière, convoyeuse de l’air, qui porte très justement son surnom d’ange de Diên Biên Phu, qui par son courage inspirant a magnifiquement accompagné les mourants dans leurs derniers moments.

C’est aussi à Marcel Bigeard nommé lieutenant-colonel lors des combats que je songe en évoquant cette dernière bataille, lequel a joué un rôle capital en réarmant l’ensemble du corps expéditionnaire assiégé, par son mental d’acier et sa bravoure inimitable.

Deux exemples parmi des milliers d’autres héros qui, à l’heure où nos armées rencontrent des problèmes de recrutement et de fidélisation, devraient être continuellement mis en avant dans nos écoles, collèges et lycées. La gloire de nos aînés doit primer sur l’insupportable repentance guidant la Macronie et ses alliés de gauche.

Déjà en 2023, j’ai souhaité interrogé le Gouvernement sur le sort réservé aux corps des soldats français restés à Diên Biên Phu, alors qu’un important chantier d’agrandissement de l’aéroport de la ville allait bientôt démarrer sur le site même de la bataille éponyme.

S’il semble inconcevable à tous que les dépouilles de ces courageux soldats finissent dans les fosses communes, il m’importe de croire que cette alerte a porté ses fruits au sein de l’opinion publique, laquelle a assisté, le 11 avril dernier, au retour des corps de six de ses enfants, acceuillis par un petit détachement de militaires et pour lesquels on peut regretter l’absence de responsables politiques, notamment gouvernementales, en une pareille occasion : ces commémorations nous rappellent un destin commun ; elles sont le ferment de la nation.